ISABELLE ROY
Artiste autodidacte, c’est depuis mon retour d’un long séjour au Mexique que j’explore, à partir de mes souvenirs, le potentiel du papier mâché. La confection d'une piñata, pour les six ans de mon fils, fut l’étincelle de cette passion. C’était son premier hiver canadien. Lui offrir une fiesta digne de ce nom me semblait essentiel pour maintenir le lien avec ses racines, son identité. Quelle joie !
Alors étudiante désargentée, j’ai trouvé dans les circulaires une matière première accessible, abondante et gratuite. Très versatiles, les fibres du papier se transforment de mille façons, les boîtes d'œufs, vieux plastiques et lacets fatigués tout autant. Assez rapidement, les incrustations en mosaïque de verre se sont imposées.
Ce mariage de deux arts millénaires produit des œuvres lumineuses, des pièces tridimensionnelles et précieuses. Le contraste entre la rudesse des matières recyclées et la délicatesse de la mosaïque de verre leur donne une dimension poétique et presque alchimique, jamais bien loin de l’enfance. Sculpture, moulage, assemblage, collage, taille et meulage de verre résument l’ensemble des techniques que j’utilise.
Les thèmes choisis traduisent mon besoin de rapprochement avec mes semblables et s’appuient sur des symboles aux prétentions universelles, du moins en occident. Leur représentation est bien sûr personnelle. Ainsi, chaque pièce est une porte ouverte au dialogue. Toutes offrent un point d’ancrage sur lequel le visiteur est appelé à réfléchir, et à s’exprimer, quelles que soient ses références culturelles.
